Au terme d’un final haletant et d’un intense suspense, l’Aveyronnais Jean-Michel Da Cunha, navigué par Sébastien Durand, s’est imposé sur ses terres, samedi soir, lors de la finale de la Coupe de France des Rallyes d’Albi, devant David Salanon et Antonin Mougin.
C’est une victoire qui restera incontestablement dans les annales. Sur les terres de sa ligue, devant les yeux charmés de son président André Diviès, l’originaire de Bozouls Jean-Michel Da Cunha a signé une victoire digne d’un film hollywoodien avec cliffhanger et happy-end !
Il s’inscrit dans les traces de Patrick Rouillard - doublé lauréat - et Christophe Cazot en devenant le quatrième pilote sociétaire de la ligue Occitanie à signer une victoire en championnat de France.
Si le nom de Jean-Michel Da Cunha se murmurait déjà dans les paddocks comme favoris à la victoire samedi, c’est que le pilote de la Citroën C3 a un palmarès bien garni. A l’index de ses succès, sur les 185 rallyes auquel il a pris part dans sa carrière, le régional de l’étape en a remporté soixante-quatre.
Mais le lauréat 2019 a fait face pendant deux jours à un adversaire de choix. David Salanon, déjà coiffé de deux couronnes par le passé (à Hasparren en 2010 et à Autun en 2011), semblait se diriger vers un troisième sacre. Leader à l’issue de la première journée, avec six secondes d’avance, le Ligérien a conservé ce débours jusqu’à la sixième spéciale (sur les huit que comptait l’épreuve) : le point d’inflexion stratégique.
Pour sept dixièmes
A une spéciale de la fin, Da Cunha a pris les rênes de la compétition pour seulement huit dixièmes. Il ne lui restait alors que le deuxième passage de Montaigut à gérer, l’un des plus difficile en raison des conditions délicates de circulation : une réfection de la route ayant été engagée il y a quelques semaines, des gravillons parsemant le tracé avaient déjà poussé la majorité des compétiteurs à rouler prudemment dans la matinée. La pression était donc à son comble, alors que les deux leaders se lançaient à l’assaut de la dernière spéciale.
Auteur d’un tête-à-queue, l’infime longueur d’avance négociée par Da Cunha dans Rabastens (ES 7) auraient pu partir en fumée. D’ailleurs, sur la feuille des temps de l’ES 8, c’est le nom de Salanon que l’on retrouve tout en haut. Mais pour seulement un dixième. Un débours insuffisant pour s’assurer la victoire.
« L’émotion est très intense », reconnaissait Jean-Michel Da Cunha à la descente du podium. « Nous n’avons rien lâché avec mon coéquipier au prix de deux bêtises qui auraient pu nous coûter très cher, en particulier dans la dernière spéciale. Mais la victoire, qui plus est ici, sur les terres de notre ligue, est un sentiment inexprimable. »
Frustré de terminer premier dauphin, si près de la victoire, à seulement sept dixième de Da Cunha, Salanon reconnaissait toutefois les qualités de pilotage du, désormais, souverain albigeois. « C’est un peu dur à encaisser. Mais Jean-Michel (Da Cunha) a mis la barre haute pour une finale. Il fallait des nerfs d’aciers pour rester au contact. »
Pour compléter ce brelan d’As, Antonin Mougin a réalisé une belle remontée, suite à la sortie d’Anthony Puppo, troisième durant la majorité de la compétition. « Il faut savoir s’incliner face à plus fort que soi. Mais ils avaient quelque chose en plus. » Un petit plus qui a fait le bonheur de Jean-Michel Da Cunha.