REPORTER PHOTOGRAPHE
Romain Perchicot
  • PORTFOLIO
  • GALERIES
  • NEWS
  • •
  • •
  • TIRAGES
  • A PROPOS
  • ESPACE CLIENT
    • CONNEXION
    • MA VISIONNEUSE
    • MON PANIER
    • CRÉER UN COMPTE
Recherche

Droit dans ses bottes

24 novembre 2022

Quentin Poncelet, droit dans ses bottes

Nouvelle figure du jumping néo-aquitain, Quentin Poncelet a connu une progression expresse dans le haut niveau en parallèle d’un master de droit.

24-220529_2P_4582_Perchicot

C’est un écrin secret au bout d’un chemin presque confidentiel. Le point de convergence fortuit d’un diamant brut et de son polisseur. Sur la plaine de Nay, derrière le grand mur en pierre délimitant sa propriété au pied des Pyrénées se dévoilent des infrastructures inattendues. Un repère qui suggère que les abscisses et les ordonnées se concertent parfois pour aménager voire précipiter le destin. Au centre, sur la carrière jalonnée de quelques obstacles, le maître des lieux distille son héritage sportif : plus de cinq décennies consacrées à l’équitation et marquées par 49 participations en Coupe des Nations dans l’équipe de France de saut d’obstacles. Casquette tricolore frappée du coq sur la tête, le pédagogue instructeur à la manoeuvre n’est autre de Daniel Constant. Après de nombreuses années d’expatriation en région parisienne, en Normandie ou encore au Mexique comme sélectionneur national pour les JO de Barcelone, le Béarnais est revenu sur ses terres natales pour faire éclore sa structure à 500 m de la maison qui l’a vu naître. C’était il y a quatre ans. A peine quelques mois avant de rencontrer son futur légataire sportif. 

221111_2P_5459_Perchicot

Plutôt rompu aux galopades dominicales en forêt, en selle sur Cassiopée, sa première ponette, le tout juste majeur Quentin Poncelet cherchait à cette époque à faire évoluer sa pratique de loisir vers la compétition de saut d’obstacles. Lui, qui n’avait alors connu que la ferme équestre de Montaut où il mit le pied à l’étrier pour la première fois vers l’âge de huit ans avant de s’émanciper, seul sur les chemins jouxtant le domicile familial, s’apprêtait à changer de dimension. Tandis que la géographie livrait son petit coup de pouce à une carrière naissante, le tempérament du cavalier, peu prompt à abandonner ses aspirations dans le tiroir des idées inabouties, provoqua en novembre 2019 un point de bascule de sa jeune existence. « Je cherchais un cheval à cette période : j’avais l’ambition de sauter autre chose que des troncs en ballade et ma grand-mère m’a dit qu’un monsieur venait de s’installer près de chez elle. Je n’ai pas tout de suite saisi cette opportunité mais je me suis assez vite dit que je n’avais rien à perdre à le contacter. Et il s’est avéré que ce n’était pas n’importe qui ! » La rencontre donne lieu à un mariage heureux. D’abord avec celui qui deviendrait son coach, Daniel Constant. Puis avec Donja, la jument de 12 ans avec qui il connaitra ses premiers succès. 


« Daniel m’a soumis à quelques tests et le courant est bien passé. Puis, Donja est arrivée chez lui en février 2020. Elle était assez spéciale et pendant plusieurs semaines, je n’y ai pas touché. Mais dès que je suis monté dessus, j’ai vraiment eu un coup de coeur. Cela ne s’explique pas : je me sentais en confiance. En juillet, j’ai fait une petite compétition au Pays-Basque (100-110cm). C’était déjà incroyable de pouvoir sauter ces hauteurs. Le mois suivant je l’ai achetée et Daniel m’a incité à me diriger vers de plus gros concours. » Sa véritable première sur une épreuve Amateur (115-120 cm), à Biarritz l’automne suivant, est un embryon de gloire. « Le premier jour, je l’emporte devant 60 partants : ce qui était totalement inattendu ! Et le lendemain, dans une 120 cm à barrage, je gagne à nouveau. Le scénario était complètement fou et cela a décuplé mon envie de continuer. » Puis tout s’est enchaîné à un rythme effréné - si tant est que sa progression déjà hors-norme puisse connaitre une accélération supplémentaire : les Grand Prix 140 cm s’ouvrent à lui au même titre que les compétitions internationales (jusqu’à une sixième place sur le CSI2* de Biarritz le mois dernier) et il intègre le circuit régional Jeunes Cavaliers sur lequel il s’adjuge une brillante deuxième place entre deux professionnels.

62-220529_2P_4865_Perchicot
23-220529_2P_4579_Perchicot

« De toute ma carrière, j’en ai vu atteindre son niveau mais pas sa progression, note Daniel Constant. L’évolution de Quentin est exceptionnelle. Un gars de 18 ans, quasiment débutant, qui franchit toutes ces étapes à cette vitesse, c’est rarissime. Les gens qui le voient débarquer dans le milieu se demandent d’où il sort : personne ne l’avait jamais vu et il fait toujours la surprise de s’intercaler parmi les meilleurs. Mais tout son mérite est de concilier sa pratique sportive avec ses études. » Car le jeune athlète fait coïncider ses déplacements en concours tous les quinze jours avec un master de droit pénal à l’université de Pau. 

« J’ai toujours voulu faire du droit, je voudrais devenir avocat. Jusqu’à présent, j’ai trouvé un bon équilibre avec l’équitation : je voudrais m’assurer une vie professionnelle qui m’autorise à garder un pied dans le milieu du cheval, c’est ce qui me fait vibrer au quotidien. »

Avant de repartir sur les bancs de la fac pour se plonger dans les partiels de fin d’année, Quentin Poncelet et Donja feront une halte à Barcelone, ce week-end, pour courir un CSI2*. « J’ai sorti la coupe de ma victoire à Barcelone il y a quelques années ! », lance Daniel Constant. Dépasser le maître et sa longue carrière ne se fera pas en une semaine, mais la jeune pépite béarnaise pourrait bien l’égaler, au moins sur l’épreuve ibérique.


Romain Perchicot

Chargement…
221111_2P_5459_Perchicot
© 2022 / Romain Perchicot | Mentions légales | Politique de confidentialité
Ce site utilise des cookies. En savoir plus
AccepterRefuser