Seul Français en capacité de répondre aux exigences fédérales en matière de sélection olympique, Boris Neveu a vécu un week-end de mondial douloureux après des difficultés en demi-finales.
Malgré deux podiums en Coupe du Monde, dont une médaille de bronze lors de la finale à Prague, le kayakiste Bigourdan accuse une 29e place mondiale. Une position qui ne lui permet pas de décrocher directement son ticket pour Tokyo.
Boris Neveu, lors de l'échéance continentale à Pau. ©Archives / Romain Perchicot
Vous étiez l’un des seuls français en mesure de vous qualifier pour Tokyo après ce mondial. Vous terminez finalement 29e. Quel est votre ressenti ?
Je suis très déçu de ce mondial. C’est ma plus mauvaise place en championnat du monde. Au pire des moments, j’ai l’impression. Je faisais une bonne fin de saison, je montais en puissance, mais cela n’a pas pu se concrétiser en termes de résultats; c’est décevant.
Vous décrochez le quota olympique, ce qui est déjà une bonne nouvelle. En revanche, personne n’est pas parvenu à remplir l’ensemble des exigences des instances fédérales…
Personne n’est effectivement sélectionné mais on a validé notre quota, ce qui n’est pas le cas dans toutes les catégories (le C1D est en ballotage, ndlr). On n’était pas trop inquiet, mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. On verra ce que propose la fédération pour la suite des sélections. On n’a pas d’information à l’heure actuelle.
Aujourd’hui, on attend le bilan et les propositions de la Fédération pour repartir de l’avant. Et enfin arriver à se sélectionner.
En 2016, vous manquiez la sélection olympique pour six centièmes, vous êtes dans quel état d’esprit aujourd’hui ?
C’est différent. Ce week-end j’avais l’occasion de me sélectionner mais je n’avais pas grand chose à perdre. Si je n’étais pas bon, les autres ne pouvaient pas se sélectionner non plus. On peut dire que je n’ai pas gagné mais je n’ai rien perdu non plus.
C’est certain que c’est compliqué de se sélectionner en équipe de France. Il y a de bons bateaux, une belle concurrence et tous les quatre ans, il y a les jeunes qui ont poussé qui sont là, il y a les anciens : il y a beaucoup de monde à la porte.
Je ne vais pas poser la pagaie aujourd’hui et je retenterai ma chance, j’imagine en avril ou mai.
D’ici là, quel sera le programme ?
D’abord du repos, parce que la saison a été très longue, on n’a pas l’habitude d’avoir des saisons si étendues : depuis janvier, on est en déplacement une semaine sur deux, on est en sélection olympique depuis début mars. Donc je vais prendre quelques semaines et attendre les propositions de la fédération. Et on redémarrera par un bilan des points négatifs pour essayer d’aller Tokyo.
La dernière course de référence pour les Jeux avait lieu ce week-end, donc personne n’a encore beaucoup de recul, mais que pensez-vous a posteriori des nouvelles modalités de sélections ?
Je pense que l’idée était très bonne. On sait que les meilleurs bateaux internationaux ne sont pas les mêmes que ceux sur les courses de sélection nationales. Il n’y a pas les mêmes enjeux, le même climat, ce ne sont pas les mêmes bassins, pas les mêmes ambiances. Donc l’idée était très bonne. Maintenant, personne n’est sélectionné, dans aucune des catégories; la demande était très élevée. Je pense qu’ils ont peut-être mis le curseur un peu haut. Ou alors c’est nous qui n’avons pas été assez bon.
D’une manière générale les athlètes avaient plutôt bien adhéré à ce nouveau format. Il y a beaucoup plus de courses sur des bassins et des tracés internationaux. C’était très intéressant.
Pour ma part, j’ai joué le jeu jusqu’au bout. J’étais le seul en équipe de France à pouvoir me sélectionner à l’issue des mondiaux, cela voulait dire que c’était très dur, mais j’ai eu la chance de jouer le jeu : malheureusement je n’ai pas su concrétiser… Mais le système était plutôt intéressant.