Les championnats du Monde de slalom et de descente se sont ouverts mercredi sur le bassin olympique de La Seu d’Urgell. En perspective : des enjeux primordiaux pour la délégation française, à un peu moins d'un an des JO.
D’ordinaire, l’entrée en matière est plus fulgurante. Que ce soit lors des précédents mondiaux de Rio (où deux médailles avaient été glanées) ou lors du championnat continental, à Pau, fin mai, la délégation tricolore avait coutume d’ouvrir le bal par une belle moisson de médailles. Or, ce mercredi, en ouverture des championnats du Monde de slalom à Seo, l’équipe de France a signé un zéro pointé. Ou presque. Sur les quatre courses par équipe au programme, aucune médaille n’est à dénombrer, mais des « places d’honneurs », avec deux patrouilles (canoë et kayak homme) au pied du podium.
Les courses par équipe nous ont échappées. Mais on n’est pas loin et les temps sont plutôt encourageants.

Les médaillés tricolores lors des Championnats d'Europe à Pau, avec Tony Estanguet. © Archives / Romain Perchicot
Il faut surtout souligner qu’en cette année pré-olympique, l’opportunité d’arracher une médaille collective importe bien moins aux pagayeurs que leurs prestations individuelles. Car l’échéance espagnole présente un double enjeu. D’une part, l’attribution des quotas olympique et la nécessité de s’inscrire dans le top 18 des nations (dans chaque catégorie) pour avoir la possibilité de présenter un athlète lors des JO. Mais la compétition, dernière course de référence française, sonne aussi le glas des sélections nationales avec seulement quatre tickets potentiels à clé (un par catégorie).
Et à l’issue la première journée de qualification, le bilan est plutôt prometteur : sur les six embarcations engagées, cinq sont encore en lice. Le champion olympique Denis Gargaud-Chanut a décroché son billet pour les phases finales, samedi. Quatrième temps de qualifications théâtre de l’élimination du multi-médaillé Tasiadis, le céiste, sur la pente ascendante au fil des compétitions internationales estivales n’a qu’une envie : « finir fort sur ce championnat », sur le bassin de ses premiers mondiaux, il y a dix ans. Mais il n’est pas le seul à avoir ouvert les hostilités avec maestria. L’Orthézienne Marie-Zélia Lafont s’est imposée en souveraine en signant le meilleur chrono au terme d’un parcours remarquable. Sa compatriote Marjorie Delassus, suppléant Lucie Baudu (dans l’incapacité réglementaire de s’aligner en canoë et en kayak), n’est pas parvenu à passer le stade des qualifications après avoir… brisé sa pagaie lors de la deuxième manche.

Le kayakiste bigourdan, Boris Neveu, favori de la délégation tricolore en Espagne. © Archives / Romain Perchicot
Les céistes dames et kayakistes hommes débuteront leurs qualifications ce vendredi après-midi. Monté en puissance tout au long d’une saison conclue par une médaille de bronze à Prague en finale de la Coupe du Monde, le Bigourdan Boris Neveu fait figure de favori.
Les enjeux sont importants. Il faudra rentrer tout de suite dans le match et ne pas perdre d’énergie avec une seconde manche.
Romain Perchicot
Ancelin Gourjault, champion du monde de descente par équipe

Le Palois Ancelein Gourjault, lors de sa victoire par équipe aux Mondiaux de descente de Pau, en 2017. © Archives / Romain Perchicot
Après Pau, en 2017, l’association des championnats du Monde de slalom et de descente refait surface pour une deuxième édition, avec un Béarnais dans la délégation tricolore. Le Palois Ancelin Gourjault associé à Lucas Pazat participe à ses deuxième mondiaux de descente en canoë biplace. Au registre des satisfactions, une première médaille d’or par équipe, mercredi.
On est très content de ce démarrage ! L’année dernière, on a terminé deuxième avec mon coéquipier en C2. On va essayer de négocier un podium cette année encore, sur un bassin que l’on connait bien. Mais notre principale concurrence sera française…