A moins d’un an des Jeux Olympiques de Tokyo, les slalomeurs français ont vécu, ce week-end, un mondial contrasté, ponctué par une médaille d’or en canoë monoplace mais ternie par quelques désillusions.
La France ne semble pas résolue à tirer un trait sur quelques décennies de traditions. Depuis 1992 et le bronze de Jacky Avril à Barcelone, l’Hexagone a fait du canoë monoplace l’une de ses disciplines de prédilection. En dehors de l’édition 2008, pas une olympiade n’a échappé aux céistes tricolores dont les noms ornent l’historique des médailles. Et le feuilleton semble n’en être qu’à ses balbutiements.
Un Joly rêve
Sur les douze athlètes français engagés à Seo, seuls trois sont parvenus à décrocher leur ticket pour la finale. Un triumvirat exclusivement composé de céistes et porté par son cadet. Du haut de ses 24 ans, et à l’issue d’une saison délicate marquée par de nombreux changements, Cédric Joly s’est paré d’or sur le bassin de La Seu d’Urgell. Au terme d’une manche propre et engagée le natif de Dordogne est parvenu à passer sous le temps de référence réalisé en demi-finale par le champion olympique en titre. Il devance ainsi ses deux compatriotes Gargaud-Chanut (5e) et Thomas (8e).
Seulement, en raison de l’importante densité française régnant dans la catégorie, Joly n’a toujours pas validé son billet pour Tokyo.

Trois quotas sur quatre
Les nouvelles modalités de sélection, conditionnées par les résultats de quatre courses de référence, avaient vocation à encourager les athlètes à gagner en régularité. Mais aucun d’entre eux n’a coché l’ensemble des objectifs imposés par les instances fédérales. Marie-Zelia Lafont (29e des mondiaux) la première. En dépit d’une saison internationale satisfaisante, une erreur lors de la demi-finale de samedi a écourté son parcours sur le Mondial. Toutefois, son leadership en qualification et la 12e place de Prigent a permis à la France de décrocher son quota olympique en K1D. C’est en revanche, c'est l’une des désillusion du week-end : seules trois catégories seraient assurées de pouvoir aligner un de leur représentants à Tokyo, les contre-performances des C1D n'ayant pas permis de satisfaire aux exigences internationales.
Une déconvenue pour Boris Neveu
Le comité de sélection doit désormais se réunir pour évaluer la stratégie à adopter : avec la possibilité de désigner un ou plusieurs athlètes ou celle de prolonger le processus. Si sa demi-finale s’était soldée par une autre issue, Boris Neveu aurait été l’un des seuls à rentrer dans le cadre imposé par le staff fédéral. Auteur de deux podiums en Coupe du monde, cet été, une accession en finale aurait certainement suffit au kayakiste bigourdan pour asseoir son rôle de leader et filer vers les Jeux, après avoir manqué le coche pour six centièmes en 2016. La meilleure prestation tricolore en kayak revient au Palois Quentin Burgi, 11e.